Si un métier à énormément évolué ces dernières années, c’est bien celui de chauffeur privé. Alors qu’il était plutôt réservé à une clientèle aisée il y a des années, son marché a explosé avec l’arrivée des plateformes de reservation en ligne tel que Uber ou Bolt et d’autres.
On constate toutefois que ces plateformes ont beaucoup impacté les conditions de travail des chauffeurs privés et parfois la qualité de service.

Les plateformes de réservation, avantage ou écueil pour les auto entrepreneurs ?

Ceux-ci tente généralement d’assurer un service optimum, grâce à une parfaite ponctualité, une attitude professionnelle et courtoise. Mais la pression des plateformes est importante. Ceci du fait d’une concurrence bien plus féroce liée à la forte croissance de l’offre qui rend plus difficile pour chacun la recherche de clients et de courses suffisamment rentables. En effet, les commissions des plateformes (aux alentours de 25% du tarif de la course) grèvent sérieusement le chiffre d’affaires. Ceci et d’autres tracasseries en pousse certains à faire « grêve » comme ce fut le cas lors des JO de Paris lors desquels ceux-ci n’étaient pas autorisés à utiliser les voies réservées aux taxis et véhicules accrédités.

Les plateformes font aussi peser la menace d’une « deconnexion », ce qui priverait le chauffeur d’utiliser l’appli et lui ferait perdre toute cette source de courses, et de revenus.
Ces décisions sont toujours unilatérales, elles peuvent intervenir après un simple malentendu avec un client qui se plaindrait à l’organisme. Ceci peut gravement mettre en péril l’équilibre financier de ces autoentrepreneurs qui ont contracté de lourds crédits ou équivalent pour se payer leurs véhicules.

On notera aussi que les plateformes imposent des tarifs parfois ridiculement bas (moins de 10 euros pour une course) et qu’il est très difficile d’être rentables pour les chauffeurs en les éloignant de leurs rêves d’entrepreneur et en les précarisant. Pour conserver des revenus acceptables on voit des chauffeurs travailler facilement 75 heures par semaine, ceci provoquant une impossible conciliation avec une vie familiale et sociale entrainant parfois des burnout.

Sur Paris, en ile de France et dans les grandes villes, la perpétuelle augmentation du nombre de chauffeurs a amplifié la baisse des tarifs, rendant le métier moins lucratif et toujours plus précaire.

Si les plateformes ont facilité pour certains l’entrée dans le métier, elles ont créé une concurrence qui réduit l’autonomie de ces professionnels et rend l’équilibre financier difficile.

Les sociétés privées de VTC s’en sortent-elles mieux ?

Les sociétés de VTC ont quelques avantages en comparaison des indépendants, pour en savoir plus nous avons interviewé Mr Garcia du service VTC ADTRANSPORT.
Il se pose plus que sérieusement la question de changer de statut à l’avenir pour étoffer son activité. Les points principaux qu’il a relevés sont :

Les avantages fiscaux et financiers :

Sous forme de SAS (même unipersonnelle), une société bénéficie d’une optimisation fiscale en etant soumise à l’impôt des sociétés qui peut être plus avantageux que l’impôt sur le revenu en cas de bénéfices élevés.
Une SAS pourra aussi déduire de son chiffre d’affaires l’ensemble des charges réelles tel que l’entretien des véhicules, le carburant, etc. ce qui optimisera la rentabilité
Une société de VTC pourra aussi recupérer la TVA sur ses achats, principalement lors de l’achat des véhicules ou matériels divers, l’avantage est non négligeable en comparaison d’un auto-entrepreneur qui n’a pas cette possibilité.

Les avantages pour se developper :

Une société de VTC pourra plus facilement embaucher des chuffeurs salariés, ceci permettra d’augmenter le nombre de services et les plages horaires de travail qui seront réparties.
Très gros avantage en comparaison de l’auto entrepeunariat, il n’y a plus de plafond de chiffre d’affaires de 77000 euros. Ceci autorise une croissance sans contrainte.
Une société de VTC (même seul en SASU – soit société par actions simplifiée unipersonnelle) limite la responsabilité de son dirigeant et protège son patrimoine personnel.
On insistera aussi sur le fait que la protection sociale du dirigeant est superieure dans le cadre d’une SAS.
Pour le developpement de l’entreprise, il sera plus aisé de faire évoluer une SASU vers une SAS pour faire entrer des associés au capital.

Si de nombreux VTC démarre leur activité comme auto entrepreneur car il est un peu plus facile à mettre en œuvre pour commencer, on pourrait conseiller à ces chauffeurs privés de faire évoluer leur stucture pour envisager de se développer.
Dans ce cadre, sortir de l’engrenage des plateformes VTC est aussi salutaire, en démarchant les entreprises qui peuvent être une source de CA supplémentaire assez elevé.

Dans les deux cas, des obligations légales :

Quel que soit le statut choisi, les ou le chauffeur devra être titulaire du permis B, avoir obtenu l’examen d’accès à la profession https://www.artisanat.fr/nous-connaitre/vous-accompagner/examens-taxi-vtc-vmdtr , être apte pour l’exercice de la profession.
Il faudra aussi s’inscrire au registre des VTC pour obtenir sa carte professionnelle Nommée aussi carte T3P 5Transport public particulier de personnes, elle est valable 5 ans et doit être renouvellée. D’autres documents telle que les attestations de visite médicale sont necessaires en cours de validité de la carte. Une formation continue est indispensable à son renouvellement.

Les véhicules (sauf véhicules de collection) doivent avoir moins de 6 ans et avoir 4 à 9 places assises et 4 portes. Ils doivent être équipés de dispositif de geolocalisation et de reglement par cartes bancaires.
Un kit de premier secours et un extincteur doivent équiper le véhicule.
La souscription à une assurance professionnelle est obligatoire.

Enfin, une vignette rouge doit être apposée sur le pare brise avant et glace arrière (délivrance par l’imprimerie nationale). Elle mentionne, le numero d’inscription au registre des VTC, l’immatriculation du véhicule, le numero de cette vignette, le QR code regroupant les informations.

Notons que pour chaque course le VTC doit justifier que la réservation a été effectuée préalablement. Il est en effet interdit de pratiquer la « maraude » pour prendre des clients.

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