La Chine et l’affaire Evergrande: détention du directeur de la branche automobile
La crise financière d’Evergrande affecte la direction
Le 7 janvier 2024, les autorités chinoises ont annoncé la détention du responsable de la division automobile d’Evergrande NEV, une entité du puissant groupe immobilier Evergrande en proie à une dette colossale. Positionné autrefois en tête des firmes immobilières du pays, le conglomérat Evergrande est aujourd’hui asphyxié par une dette atteignant, selon des estimations de juin 2023, environ 300 milliards d’euros.
Des ambitions contrariées
En 2019, la filiale automobile d’Evergrande ambitionnait de se hisser en tête des constructeurs mondiaux de voitures électriques sous trois à cinq ans. Toutefois, la situation économique difficile de la société mère a sérieusement entravé la concrétisation de ces projets, avec des ventes qui peinent à progresser. Effectivement, seulement un peu plus de sept cents véhicules ont été écoulés lors du premier semestre de 2023. Confrontée à des difficultés financières, la branche automobile a même connu une suspension temporaire de sa cotation sur le marché boursier de Hong Kong, précédant une dégringolade de 6% de la valeur de l’action lors de la reprise de la cotation.
Un destin incertain
Avec la maison mère en lutte pour sa survie, la société cherche désespérément des financements pour garder la tête hors de l’eau. Le secteur de la voiture électrique en Chine étant en pleine ébullition, l’objectif d’Evergrande était de naviguer au premier rang de ce marché lucratif. Xu Jiayin, le fondateur du groupe, envisageait en effet de transformer en une décennie son empire en leader de l’électromobilité. Pour émerger de cette situation critique, il avait même proposé une participation dans sa prometteuse filiale automobile à ses créanciers.
Procédures judiciaires en cours
Le groupe a réclamé un sursis auprès de la justice de Hong Kong, afin de trouver un accord structurel viable pour ses créanciers d’ici la fin du mois de janvier. Parallèlement, son fondateur fait l’objet de mesures de surveillance de la part des autorités, ces dernières cherchant à assurer le bon déroulement des investigations judiciaires. Alors que les détails exacts des accusations n’ont pas été divulgués, les mesures coercitives en Chine désignent habituellement une forme de restriction de liberté garantissant la coopération dans une enquête pénale.
Conclusion: Un avenir incertain pour Evergrande et sa filiale automobile
Le futur d’Evergrande NEV reste nébuleux, d’autant plus avec la mise en détention de son chef vis-à-vis de présumées infractions non spécifiées. Cette nouvelle illustre la complexité et la gravité de la crise qui secoue l’un des plus grands conglomérats chinois. La capacité du groupe à surmonter sa dette gigantesque et à réaliser ses ambitions dans le secteur de l’automobile électrique est désormais questionnable, avec des répercussions potentielles à grande échelle sur l’économie chinoise et les marchés internationaux.