La suprématie des SUV sur le marché automobile français
Une présence dominante et une popularité croissante
La silhouette caractéristique des Véhicules Utilitaires Sportifs (SUV), avec leur hauteur élevée et des détails stylistiques robustes tels que les protections en plastique et barres de toit, est devenue plus fréquente sur les routes de France. Ces dernières années, la popularité des SUV a considérablement augmenté, à tel point qu’en 2023, ils représentent près de 47 % des parts de marché, surpassant ainsi les berlines traditionnelles qui détiennent 45 %.
Divers facteurs expliquant l’attrait pour les SUV
Les SUV, souvent plus coûteux que leurs homologues de taille similaire, offrent une image de prestige qui attire de nombreux acheteurs, malgré une définition parfois vague de cette catégorie de véhicules. L’analyste Maria Lee de Sia Partners note que si certains modèles disposent de quatre roues motrices, la majorité n’en possèdent que deux. Le sentiment de sécurité procuré par une position de conduite élevée contribue également à leur succès, tout comme leur confort et leur espace intérieur conséquent, qui les a fait préférer aux monospaces, désormais relégués à seulement 2 % des immatriculations neuves.
La transformation des monospaces en SUV
Les constructeurs automobiles, tardivement mais sûrement, se sont adaptés à la tendance SUV, transformant même des modèles emblématiques de monospaces en SUV tels que les variantes proposées par Renault, Peugeot, et Citroën. Ces ajustements témoignent d’une adaptation du marché où les besoins des familles et professionnels sont représentés par une diversité de SUV de différentes tailles et configurations.
Les implications écologiques
Une consommation énergétique moindre
Malgré leur succès, les SUV font l’objet de critiques en raison de leur poids supérieur et d’une moins bonne aérodynamique par rapport aux berlines, ces facteurs entraînant une efficacité énergétique réduite, comme le souligne Laurent Vasconcelos de Aramis auto.
Des mesures pour modérer leur empreinte
Sévérité accrue des malus écologiques
Confrontés à une pression croissante pour une mobilité plus sobre, les SUV se heurtent à des politiques publiques de plus en plus strictes. Depuis le début de l’année, une nouvelle grille de malus selon le poids du véhicule a été mise en place avec des tarifs croissants pour les véhicules lourds et les moteurs à haute émission de CO2. De plus, certaines villes, comme Paris, ont opté pour une augmentation des frais de stationnement pour ces véhicules gourmands en carburant.
La responsabilité des entreprises
Laurent Hecquet, directeur général de l’Observatoire des experts de la mobilité, souligne que les constructeurs recherchant des marges bénéficiaires plus élevées ont volontairement favorisé les SUV. Par ailleurs, les entreprises contribuent à la popularité des SUV en les choisissant en tant que véhicules de fonction, solidifiant ainsi le statut social de leurs employés. Hecquet suggère que les entreprises pourraient offrir un “crédit mobilité”, encourageant l’utilisation de véhicules plus écologiques et économiques.